Plusieurs composantes peuvent être responsables d’une gynécomastie : hypertrophie des glandes mammaires masculines, hypertrophie du tissu graisseux sous cutané mammaire et perte d’élasticité cutanée.
Cette gêne peut apparaître dès la puberté (influence des imprégnations hormonales) ou bien lors de l’andropause (équivalent chez l’homme de la ménopause chez la femme).
La cure de gynécomastie est une intervention chirurgicale fiable qui permet de tirer un trait définitif sur ce complexe.
Dans quels cas l’intervention peut-elle être indiquée ?
L’intervention peut être indiquée (et ce dès la fin de la puberté) chez les patients qui présentent au moins un des éléments suivants : hypertrophie glandulaire, hypertrophie graisseuse sous cutanée et/ou perte d’élasticité de la peau.
Comme pour toute intervention de chirurgie plastique, le poids du patient au moment de l'opération doit correspondre à son objectif idéal et doit être stable afin de pérenniser le résultat esthétique de l'intervention.
L'intervention est contre-indiquée chez les patients ayant un IMC (indice de masse corporelle) > 30 en raison des risques de complications anesthésiques et chirurgicales très augmentées.
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention se déroule en ambulatoire (entrée le matin et sortie le soir de l’intervention) sous anesthésie générale.
L’intervention associe à des degrés variables (en fonction de l’importance et du type de gynécomastie) : une lipoaspiration de l’excédent graisseux, un retrait de l’hypertrophie glandulaire (appelée « noyau glandulaire ») et une remise en tension de la peau.
Lorsqu'une lipoaspiration seule est pratiquée les cicatrices sont de trés petite taille (orifices d'entrée des canules de lipoaspiration), lorsqu'il est nécessaire de retirer le noyau glandulaire la cicatrice est autour de l’aréole (périaréolaire).
En fin d’intervention je confectionne un pansement compressif.
Quelles sont les suites opératoires ?
Les suites opératoires sont peu douloureuses (douleurs liées à la lipoaspiration à type de courbature) et bien soulagées par les antalgiques.
Le pansement compressif est retiré le surlendemain de l’intervention et est relayé par un boléro de contention qu'il faut ensuite porter 6 semaines nuit et jour.
Les bas de contention sont à porter pendant 3 jours après l’intervention (réduction du risque de phlébite).
Des soins de cicatrice simples (lavage à l’eau et au savon, désinfectant, pansement) sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète (environ 1 semaine).
Vous pouvez reprendre votre activité quotidienne normale quelques jours après l’intervention (le port de charge est autorisé ainsi que la pratique sportive dès 10j après l'intervention). En cas de cicatrice périaréolaire les baignades prolongées sont proscrites pendant 6 semaines (macération des cicatrices avec risque de troubles de la cicatrisation).
Dès le 10eme jour il est conseillé de masser vos cicatrices afin de les assouplir et de les rendre plus discrètes.
Les cicatrices devront être protégée du soleil (écran total) pendant 1 an.
Quelles sont les principales complications possibles ?
Les principales complications post-opératoires sont :
- l’hématome : lié à un saignement en post-opératoire, une fois l’intervention terminée. Le signe d’appel est un gonflement mammaire douloureux à la palpation. Le traitement consiste (en fonction de l’importance de l’hématome) : à attendre que le corps le résorbe seul, à ouvrir la cicatrice sur quelques millimètres en consultation afin de lui permettre de se drainer, parfois à ré intervenir au bloc opératoire pour l’évacuer.
- le sérome : il s’agit d’une collection de tissu lymphatique sous cutanée formant une poche liquidienne qu’il est aisé de ponctionner en consultation.
- les troubles de la sensibilité des aréoles : quasi systématiques (liés à l'étirement des petites ramifications nerveuses terminales lors de l’intervention), ils sont totalement régressifs en 3 mois à 1 an.
- les troubles de la cicatrisation : la qualité de la cicatrisation dépend bien sûr de la technique de suture chirurgicale mais aussi de la manière de cicatriser propre à chaque patient. Il peut arriver que les cicatrices périaréolaires soient hypertrophiques (volumineuses et pigmentées). Dans ce cas plusieurs traitements simples sont accessibles afin d’améliorer l’esthétique de la cicatrice (massage, injection intra-cicatricielle de corticoïdes) mais le meilleur traitement reste la prévention par un pétrissage efficace des cicatrices dès le 10ème jour.
A partir de quand est-il possible d’apprécier le résultat esthétique de l’intervention ?
Il existe des ecchymoses (faisant suite à la lipoaspiration) pendant les 10 premiers jours et un œdème pendant les 3 premiers mois post-opératoires ( plus accentué lors du 1er mois).
Les cicatrices sont inflammatoires (rosées, chaudes, un peu en volume) les 3 premiers mois puis vont ensuite s’affiner et s’assouplir pour devenir quasi invisibles à 1 an.
Le résultat esthétique de la cure de gynécomastie s’apprécie à 1 an post-opératoire (durée de la cicatrisation superficielle et profonde) mais un aperçu se dessine déjà à partir du 3eme mois.
Pour avoir des informations complémentaires vous pouvez lire la fiche « gynécomastie» rédigée par la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.